Gestion des déchets hospitaliers

Un défi capital pour tous !

Loin de se limiter à quelques consommables, la gestion des déchets en milieu hospitalier est un processus complexe et structuré, scrupuleusement appliqué dans les structures hospitalières de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale du Cameroun.

Des déchets médicaux aux détritus ordinaires, les hôpitaux doivent trier, traiter et éliminer d’importantes quantités de matériaux, souvent dangereux, de manière sécurisée et écologiquement responsable. Le processus de gestion englobe le tri de déchets courants et dangereux, leur collecte, leur stockage, ainsi que leur traitement et leur élimination finale, dans le respect de la santé publique et de la protection de l'environnement. 

Un processus complexe, en plusieurs étapes.

La production et le tri à la source, constituent la première ligne de défense. En effet, chaque service hospitalier génère différents types de déchets et la première étape, consiste à les séparer dès leur production.

En moyenne 85% des déchets hospitaliers sont des déchets courants, comparables à ceux des ménages, tandis que 15% sont des déchets dangereux (infectieux, chimiques, ou radioactifs).

La sécurité est la condition sine qua none, d’une gestion réussie et tout commence par un tri rigoureux :

-Les déchets non dangereux, sont gérés comme les déchets ménagers et peuvent être recyclés ou éliminés dans des centres de tri   classiques.

-Les déchets dangereux quant à eux, sont collectés dans des conteneurs rigides ou des sacs spécifiques. Leur stockage temporaire doit se faire dans un lieu sécurisé, séparé du circuit des déchets ordinaires, afin d'éviter tout risque de contamination. Il est strictement interdit de les jeter dans les égouts, les poubelles ordinaires, les filières de recyclage classiques ou encore de les compresser mécaniquement. Leur transport et leur traitement nécessitent des précautions particulières, notamment l’incinération, la stérilisation, ou la désinfection dans des locaux spécialisés, internes ou externes, avant leur élimination finale.

Pourquoi prendre toutes ces précautions ?

Il s'agit de préserver la protection de la santé publique. En effet, une mauvaise élimination des déchets médicaux, en particulier infectieux, peut entraîner la propagation de maladies graves. Car, ils représentent un risque direct pour le personnel soignant, les patients, le public, les visiteurs et les agents chargés de la collecte.

La protection de l'environnement est également essentielle ; car, les déchets dangereux peuvent contaminer le sol, l'eau et l'air. Une gestion rigoureuse permet de limiter la pollution et de préserver les ressources naturelles.

Un cadre légal bien défini

Au Cameroun, la gestion des déchets est encadrée par le décret n°2012/2809/PM du 26 septembre 2012, qui fixe les conditions de tri, de collecte, de stockage, de transport, de récupération, de recyclage, de traitement et d'élimination finale des déchets, avec les dispositions précisées dans l’article 33. De plus, l’arrêté n°003/MINEPDED du 15 octobre 2012 classe les déchets médicaux et pharmaceutiques en deuxième catégorie, et définit les conditions spécifiques de leur gestion. Les établissements de santé sont ainsi légalement tenus de respecter ces prescriptions, pour garantir une gestion sécurisée et conforme aux normes.

Vers une approche d’économie circulaire

Au-delà de la sécurité et de la réglementation, la gestion des déchets hospitaliers s’oriente aujourd’hui vers une démarche d'économie circulaire, visant la réduction de la consommation, et du gaspillage des ressources. Cette approche implique de réduire les déchets à la source, de valoriser les matières recyclables (le papier, le plastique ou le métal), et de sensibiliser le personnel à des pratiques écoresponsables. La démarche contribue non seulement à la préservation de l’environnement, mais aussi à la réalisation des économies, en diminuant les coûts liés à l’achat de matières premières et au traitement des déchets.

En résumé

La gestion des déchets hospitaliers n’est pas qu’une exigence réglementaire : c’est un véritable engagement collectif pour la santé, la sécurité et l’environnement. Chaque agent de santé, quel que soit son poste, joue un rôle essentiel dans ce processus. En intégrant les principes de sécurité, de prévention et de durabilité, les structures hospitalières contribuent à bâtir un système de santé plus sûr, plus propre et plus respectueux de l’environnement.